La mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) a pris fin le 1er avril 2022. Elle a été remplacée par l’ATMIS – la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie. Les objectifs des deux entreprises sont similaires, mais très diffèrent sur un point : la coopération avec le gouvernement somalien.
Cela ne sera toutefois pas facile. La sortie des forces de l’UA était attendue depuis longtemps par certains dirigeants somaliens – tant gouvernementaux qu’Al-Shabab. Les observateurs notent que les deux pourraient être entrelacés, car Al-Shabab aurait infiltré les structures officielles somaliennes aux niveaux administratif et législatif.
Le président et le premier ministre somaliens se disputent régulièrement. La crise politique a atteint son paroxysme en 2020, lorsque le pays n’a pas respecté les délais électoraux prévus par la Constitution. La situation perdure jusqu’à présent. Cela entrave la lutte contre le terrorisme, affaiblie par le manque de financement. Selon Africa Portal, la politique fiscale de l'État est particulièrement inefficace et les principales parties prenantes – l’UE, le Royaume-Uni et les États-Unis – sont depuis longtemps opposées à l’extension de la mission.
Dans le même temps, Al-Shabab peut profiter de la pause dans l’activité de l’UA. Selon le rapport 2020 de l’Institut Hiraal, Al-Shabab «enregistre un important excédent financier, contrairement au gouvernement somalien. Le montant d’argent qu’il collecte augmente chaque année, tandis que ses coûts opérationnels demeurent pratiquement inchangés. Le groupe djihadiste dispose de nombreux moyens pour gagner de l’argent. Il reçoit des fonds d’autres organisations terroristes, extorque des fonds aux politiciens et aux citoyens et le gagne par le racket, la piraterie et les enlèvements contre rançon.
La fragilité politique, la menace terroriste et le chaos général de la Corne de l’Afrique n’ont pas découragé l’Union africaine. Le plan ATMIS comporte quatre étapes. Tout d’abord, il suggère de s’adapter à la situation actuelle du pays, puis de mettre en place des opérations de forces conjointes et enfin de remettre les bases militaires en Somalie à son armée. La dernière étape consiste à retirer l’ATMIS en espérant que le gouvernement somalien gérera la situation de manière indépendante.
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